Pourquoi avez-vous choisi de faire une immersion, notamment dans notre école ?
Je n’ai jamais été enseignante à proprement parler, mais j’ai eu plusieurs expériences ponctuelles d’enseignement à l’occasion desquelles je me suis découvert un goût pour la réflexion pédagogique : qu’est-ce qui fonctionne le mieux pour qu’un enfant apprenne ? De fil en aiguille je me suis renseignée sur diverses pédagogies alternatives, et j’ai fini par tomber sur les écoles démocratiques. Le concept m’a à la fois sidérée et émerveillée : est-il possible que les choses soient aussi simples, finalement ? J’ai eu envie de vérifier cela par moi-même, et aussi de savoir si le rôle de facilitatrice dans une telle école pourrait faire sens pour moi. Quant au choix des Hêtres en particulier, à vrai dire je n’étais pas très renseignée sur les spécificités des différentes écoles démocratiques, ça s’est fait surtout pour des raisons géographiques !

En amont de votre semaine, aviez-vous un a priori qui s’est vérifié ou s’est envolé ?
J’ai immédiatement constaté que la réalité était très éloignée de ce que j’avais imaginé ! Je pensais que les enfants passaient l’essentiel de leur temps à construire des projets, comme dans les classes fonctionnant en pédagogie active mais sans la direction d’un enseignant. Or ce qu’ils font en premier lieu, c’est jouer ! Mon cerveau bien formaté par l’enseignement classique a alors paniqué : « mais ils n’apprennent rien, ils perdent leur temps ! » Ce n’est que petit à petit, en discutant avec les facilitateurs, que j’ai commencé à entrevoir l’étendue de ce qui se jouait de manière informelle. J’ai compris qu’il s’agissait tout simplement de faire confiance au cerveau de ces enfants pour les mener spontanément vers ce qui était utile à leur développement. J’ai aussi pris la mesure des apprentissages qui manquaient cruellement à l’école classique : bien-être psychologique, interactions harmonieuses avec les autres.

Quel souvenir garderez-vous encore longtemps de votre venue au sein de l’école Les (H)êtres ?
J’ai adoré discuter avec les facilitateurs et découvrir qu’au-delà d’une base commune à tous, chacun avait son propre point de vue sur le fonctionnement actuel et futur de l’école. Et que cette question était en réflexion permanente, en vue de toujours faire au mieux, au plus juste. C’était passionnant !