Pourquoi avez-vous choisi de faire une immersion, notamment dans notre école ?
Christelle : Je souhaite découvrir différentes approches pédagogiques. L’immersion me permet de réellement m’imprégner de votre approche pédagogique.
Virginie : Je vous ai découverts lors de ma recherche d’une école maternelle qui se trouvait à deux pas de chez moi et je suis venu participer à une de vos réunions d’information en février.
J’ai été attirée par votre discours bienveillant mais aussi très expérimenté sur la pédagogie et l’éducation des enfants. J’ai donc envisagé d’y inscrire ma fille mais j’ai aussi eu très envie de travailler avec votre équipe.
Des doutes cependant persistaient sur une scolarité alternative. Je me pose en effet beaucoup de questions sur le fait de se conformer ou non à la norme, et jusqu’à quel point.
Finalement, pour expérimenter et peut-être trouver des réponses, j’ai fait une semaine d’immersion en juin.
En amont de votre semaine, aviez-vous un a priori qui s’est vérifié ou s’est envolé ?
Christelle : Je pensais qu’il pouvait être complexe de conserver un espace clair et rangé. Effectivement, j’ai constaté que l’espace devenait vite encombré par les jeux et déguisements sortis, qui restaient par terre parfois jusqu’au rangement du soir. La communauté doit encore apprendre à vivre ensemble et trouver les moyens de respecter les besoins de chacun…
Virginie : J’ai d’abord été impressionnée par l’énergie qu’il faut pour passer une journée au sein de votre école. Il est vrai que je n’ai jamais été enseignante donc je n’ai pas de point de comparaison autre que celui de m’occuper de mes deux enfants. Cependant à la fin de la première journée, j’étais totalement rincée !
Puis ce fut par le Conseil de justice. Le nom me semblait très autoritaire et c’est pourtant bien le contraire qui se passe lors de ces réunions.
Les enfants lisent les plaintes rédigées pendant la semaine, vérifient qu’il s’agit bien d’un manquement au règlement. On rappelle à l’enfant qui fait l’objet de la plainte, la règle qu’il n’a pas respectée et on lui propose de trouver un moyen pour ne pas reproduire ce comportement.
Si l’enfant n’en trouve pas, c’est le juge ou le jury (rôles remplis par d’autres enfants) qui peuvent proposer une action. Jamais rien d’humiliant comme porter un bonnet d’âne, néanmoins toujours quelque chose de constructif qui va donner l’opportunité à l’enfant d’apprendre.
Quel souvenir garderez-vous encore longtemps de votre venue au sein de l’école Les (H)êtres ?
Christelle : Un des enfants, qui venait à peine d’arriver, avait eu l’idée ingénieuse de vider des seaux d’eau du haut de l’escalier pour remplir une jardinière qui faisait office de piscine en bas dans la cour (afin d’aller plus vite). Il a eu la possibilité de mener à bien son idée et de pouvoir en être fier. Et on sait combien la confiance en soi est une clé pour s’épanouir !
Virginie : J’ai énormément apprécié ma semaine. D’abord la rencontre avec les adultes qui font de cette école un endroit merveilleux pour les enfants : j’ai eu des discussions passionnantes et j’ai été épatée de voir comme les équipes connaissent vraiment bien chaque enfant.
Je n’ai pas vraiment encore répondu à mes questions pour ma fille et je la trouve encore petite pour le niveau d’autonomie nécessaire que demande cette école. Et parce que je souhaite que cette décision soit prise en commun accord en famille, nous avons choisi de la scolariser dans une maternelle « normale » (privée en contrat d’association).
Et pourtant, si je devais refaire ma scolarité je commencerais par cette école sans aucun doute !