Consultante en stratégie et management pour des grandes entreprises, je suis facilitatrice à l’école à mi-temps depuis la rentrée. J’ai souhaité rejoindre Les (H)êtres en immersion longue car j’aimerais créer ou rejoindre un projet d’école démocratique.

Ces dernières années, je suis arrivée à un double constat.
D’une part, j’ai observé dans le cadre de mon métier, qui m’amène à travailler pour de nombreuses entreprises, qu’un grand nombre d’adultes font face à des problèmes importants dans l’environnement professionnel : manque d’autonomie et de prise d’initiative, difficulté à s’inscrire dans une dynamique de projets, difficulté à s’adapter au changement, difficulté à communiquer et à vivre ensemble, manque de confiance, manque de sens, sentiment de ne pas exprimer son plein potentiel, ennui, inquiétude face à l’avenir, défiance à l’égard des instances de décision, épuisement… Problèmes qui les empêchent d’être épanouis et d’exercer leur métier de manière satisfaisante, pour eux-mêmes comme pour le groupe.

À mon sens, ces problèmes font écho de manière étrangement frappante aux problèmes rencontrés par les élèves et les enseignants dans le système éducatif classique.
A mon sens, ce n’est pas le fruit du hasard : l’éducation assurée par l’école joue un rôle décisif dans le développement de chaque individu comme dans la structuration de la communauté, et ainsi dans la construction de notre société.

D’autre part, la question de l’éducation a toujours été importante pour moi. Peut-être parce que je suis un pur produit de la “méritocratie” (utopique) portée par l’Éducation nationale ; peut-être parce que, bonne élève ayant grandi en quartier populaire, j’ai très tôt pris la mesure de l’inefficacité — voire la violence — de l’institution à l’égard de ceux, très nombreux, qui ne rentraient pas dans le moule ; peut-être aussi parce que j’ai nourri mon inclination pour l’accompagnement à grandir auprès d’élèves de primaire et de collège-lycée à travers du soutien scolaire et du coaching lorsque j’étais étudiante.
À défaut de pouvoir réformer l’Éducation nationale, ma volonté est de donner accès aux jeunes générations, dès aujourd’hui, à une approche éducative à même de répondre aux problèmes évoqués précédemment, à même de leur “enseigner à vivre” pour reprendre l’expression d’Edgar Morin, pour leur permettre de s’épanouir et de relever les défis majeurs, nombreux, et pour la plupart inconnus, du XXIe siècle.

Gabrielle.